Forêt vert émeraude

Veritable bijou défiant les siècles et les années, le manoir Canabixas était niché au milieu de la tache vert émeraude que dessinait une forêt. Maginifique et lumineuse forêt cathédrale, dont les fûts bien ordonnés s’élèvent droits comme des "I ",Un monde à part voué au silence et à la pénombre, un monde clos où l'on n'entre que par effraction.

Véritable labyrinthe, souvent effrayant, parsemé d'étangs figés, partagé par des sentiers rectilignes et concentriques, dont on doute par instants qu'ils puissent mener quelque part et qui forment des myriades d'angles droits avec les arbres immenses qui les bordent. Il y a d'abord les animaux: des multitudes d'oiseaux,qui sont l'âme de la forêt. Il y a aussi le monde animal au sol; le sanglier qui ne sort que la nuit , le chevreuil, le cerf et la biche. Avec de la patience on peut voir ces grands cervidés au détour d'un sentier et se sauver aussitôt effarouchés par la curiosité des hommes. Bien que peu nombreux en ces lieux les sœurs Canabixas gardant leur domaine comme des louves gardent leurs petits n'acceptant que du bout des lèvres de partager leurs biens.

Un glatissement se fit entendre au dessus des arbres, Phœnix l'aigle royale de Vivelame survolait l'immensité,du parc déployant ses ailes dans un vol majestueux. Utilisant à merveille les ascendances thermiques,il vole de longues heures en spirales sans le moindre effort il patrouille, et ratisse son territoire inlassablement, protègeant le domaine Canabixas de toute intrusion non désirée.

Gardé de tout et des tous, abrité par ce rempart naturel d'arbres séculaires ainsi que par le roy des oiseaux, le manoir Canabixas, baignait d'orgueil sous un radieux soleil d'été et se figeait dans cette même posture quand l'hiver venant, dénudait les arbres dont les branches ayant perdu leurs habits verts émeraudes ressemblaient à des bras fourchus qui se dessinaient, ombres inquiétantes sur un sol couvert de neige.

Pour l'heure l'automne était là et la forêt vivait au rythme multicolore de la palette inventive de mère nature.

(hrp suite de la chambre de Vive)

Colère était un vain mot s'il fallait décrire les sentiments contradictoires qui agitaient Vivelame tandis qu'elle sautait plus qu'elle ne descendait les marches menant de l'étage au grand hall du manoir Canabixas.

Rage et haine auraient mieux traduit ce qui l'animait. Arrivant en bas elle eut juste le temps d'entendre un rire fuser du salon tandis qu'elle ouvrait en grand la porte du manoir et sortait dehors.
Le froid de l'extérieur l'accueillit et fouetta son visage amenant des perles de larmes à ses yeux sensibles aux températures extrêmes de l'hiver, du moins pensait-elle donner ainsi une excuse aux liquide salin de rage qui lui venaient aux yeux.

Pour ce qui ce prenais ce nobliau pour la refuser ainsi? Lui qui souriait encore de toutes ses dents de lait. Dents et poings serrés elle se dirigea ainsi vers les écuries à l'arrière du manoir,sella son cheval et partout au grand galop sur les chemins qui longeaient le domaine et s'introduisaient dans la forêt. Un hurlement s'échappa de ses lèvres quand elle pénétra dans l'enveloppe boisée.

HAAAAAAAAAAAAAA!!

Un vol d'oiseau suivit son cri, derrière des buissons d'aubépines et de buis des petits rongeurs cherchèrent un refuge affolés par le bruit du galop du cheval sur le chemin boisé. Au dessus d'une clairière découverte,ses ailes écartées dans un vol majestueux, Phœnix l'aigle royale détecta sa maitresse de ses yeux perçants et la suivit tel un garde du corps suivrait son maître pour le protéger.

Vivelame chevaucha ainsi durant des heures et stoppa son cheval en haut d'une falaise abrupte, elle mit pied à terre et approcha du bord., ses yeux perdus dans l'abime. Son corps était tendus à l'extrême, ses poings ne desserraient pas de rage, sa poitrine se soulevait au rythme de sa respiration saccadée. Elle se sentait humiliée et plus que jamais le goût de tuer lui revenait.

Sentir, voir le corps de ce nobliau tomber inerte et sans vie sur le sol de sa chambre, le punir comme son punis tout ceux qui résistent aux Canabixas. Le voir à genoux, l'entendre supplier pour qu'on lui laisse la vie. Un bruit d'ailes baissées là fit tourner la tête et Vivelame sourit en voyant son aigle posé sur un rocher à quelques mètres d'elle. Faisant les quelques pas qui les séparaient elle s'en approcha et caressa sa tête du bout des doigts.

Il m'a mise en colère mon ami .Ne mérite-t-il pas d'être puni?

Les mots qu'elle prononça sans le vouloir firent comme un déclic dans son cerveau, elle avait faillit oublier. Suivant ses pensées elle caressa une dernière fois le rapace et courut vers son cheval sur lequel elle grimpa. Il était temps de mettre sa au clair. Rose et ses sœurs devaient encore être au salon. Dans un galop réfrène elle retourna au manoir.